Un exemple de risque encouru par les courent-pieds-nus – mais c’est totalement évitable 😉
C’est dangereux de courir pieds nus !
Le barefooteur intrépide s’expose à de nombreux dangers supposés, et quelques-uns bien réels. A écouter amis et inconnus bien intentionnés, tout le monde en veut aux coureurs sans chaussures. Ça commence avec les seringues, les bouts de verre et autres tessons de bouteille qui jonchent le sol, le travail maléfique de toxicomanes et sociopathes en tout genre. Ça continue avec les chiens si pressés par le besoin qu’ils n’ont pas le temps d’atteindre leurs caniparcs préférés, et se termine avec les cailloux malintentionnés qui guettent le pied innocent pour lui infliger une correction mémorable…
Comment expliquer alors qu’un nombre grandissant de coureurs cumulent des milliers de kilomètres alors que tout le monde est d’accord que c’est DANGEREUX de courir sans chaussures?
J’avancerais trois hypothèses pour expliquer ce comportement face aux risques :
Primo – Les barefooteurs manquent de reconnaissance et feraient n’importe quoi pour se faire remarquer, y compris courir des risques insensés ;
Secundo – Courir pieds nus attire des doux rêveurs, poètes et dingues diverses qui ne se rendent pas compte du danger qu’ils font encourir à leurs pieds;
Tertio – Les vrai risques sont limités; une bonne technique permet d’éviter la majorité des “véritables” problèmes, une fois le tri fait dans la liste des dangers.
Comment évaluer les risques du barefooting
Pour vous aider à déjouer les dangers qui guettent les pieds des barefooteurs, je vous propose un tableau de “dangerosité” (c’est français, ça??) dont vous pouvez vous servir pour éviter la catastrophe !
Les risques du barefooting – les probabilités
Comment éviter les blessures de la course à pieds nus
Regarder ou vous posez vos pieds. Eh oui, c’est la règle d’or du barefooteur!
Adopter une foulée légère, aérienne, ce qui réduit grandement l’impact à chaque pas. Vous ne pouvez pas éviter certains obstacles (gravillons, par exemple) alors autant adapter votre façon de courir, en fléchissant légèrement les genoux. (Vous gagnerez en efficacité, car vous éliminerez le fameux “rebond” dont je vous ai souvent parlé…)
Faites confiance à vos pieds, qui vont naturellement se protéger. D’une part, la peau va devenir plus résistante et épaisse (sans développer de la corne), et d’autre part, les endroits du pied qui sont en contact avec le sol vont développer une sorte d’amorti naturel (capitons plantaires), des coussinets de graisse qui seront capables à terme d’englober les débris et de protéger les os du pied.
Et pour y parvenir, lire soigneusement mes comptes-rendus d’entraînement qui vous montreront comment endurcir vos pieds 😉
PS : Un ami coureur vient de me signaler un incident avec une seringue survenue dans la région parisienne. Vibram FiveFingers transpércé, teste VIH à l’hosto – sans suite heureusement. Moralité, cela PEUT arriver même si moi-même j’en ai jamais vu lors de mes sorties, avec ou sans chaussures. Autre moralité, éviter de courir pieds nus dans l’herbe ! Ça aussi, je n’arrête pas de vous le dire…
Tu fais bien de mettre en avant les risques éventuels.
Et j’ai adoré le risque « Claude François » !! 😉
Très intéressant comme sujet!
Je cours et je m’entraine pieds nus depuis plus d’un an et je n’ai jamais eu de blessure aux pieds sauf de légère ecchymoses en traversant des gazons où se cachaient des cailloux…
Très bonne mise en garde avec un recensement utile des « instruments » à risque !
Je relativise personnellement par mon expérience : depuis autant d’années de course pieds nus, mes blessures se comptent franchement sur les doigts d’une main…
D’une part, je fais comme tu le préconises si bien : je regarde où je mets mes pieds (les morceaux de verre se repèrent de loin !) et j’ai acquis la foulée légère que tu recommandes si justement !
Je reconnais aussi que je suis un adepte du bitume (moins « à risque » certainement), et si on court dans les « traces des pneus » ou au milieu des trottoirs, les éléments blessants en ont été chassés (éviter le milieu des routes, les bas-côtés herbeux, les caniveaux, de raser les murs et aussi… la proximité des containers à déchets !…)
Hahah!
J’adore le risque « Claude François ».
Blog toujours enrichissant, j’adore.
Bisous.
Nathalie Vanadis.
Salut à tous, je viens juste de démarrer la course pieds nus, ou presque.
j’avoue que avant de lire cet article j’avais déjà ces risques en tête donc j’ai choisi de démarrer avec des fivefingers. Les sensations sont superbes et je trouve une aisance dans la foulé que je n’ai pas avec des running classiques.
Petit bémol quand même pour les descentes que je trouve désagréables en terme de sensations et pour les sorties en pleine nature pour lesquels je ne suis pas prêt d’abandonner la stabilité de mes chaussures de trail.
Je changerai peut être d’avis après quelques mois de pratique, mais je pense que le barefooting est un plus pour travailler sa foulée, pour la nature et les séances de plus de 1h je garde des chaussures » classiques « , question de stabilité et de confort.
Grand distrait et éternel amoureux des paysages, je n’arrive pas à me concentrer sur les premiers mètres de route. Je pense donc (peut-être malheureusement) en rester aux chaussures minimalistes 0-drop, voir essayer une paire de VFF.
Votre blog est vraiment intéressant, avec juste la petite touche nécessaire à la bonne humeur. Bonne continuation !
Merci pour tes encouragements Fab – je mets mon coeur (et toutes mes erreurs de syntaxes etc.) dans ce blog – le français est une langue étrangère pour moi, et ça, c’est pour la vie !
Je dis souvent que le « vrai » barefoot n’est pas à la porté de tout les coureurs, et que ceux qui prônent le « tout-pieds-nus » se trompent de bataille. Le vrai objectif du barefooting, avec ou sans chaussure minimaliste, c’est de courir, sans blessure, et s’amuser. La reconversion présente quelques difficultés, pas insurmontables du tout, et c’est ma mission, et celle de mes amis blogueurs, d’apporter les conseils à cet effet. Bonne reconversion, et à un de ces jours peut-être sur la route ? Christian
La dangerosité d’exposer sa peau directement au contact du sol est un faux problème avancé par les détracteurs du barefoot/minimalisme, les déçus qui n’ont pas fait une transition progressive et qui sont retournés à leurs chaussures, mais qui pensent pouvoir intervenir en connaissance de cause sur les forum, et ceux qui ne pratiquent pas, horrifiés et/ou admiratifs qu’on puisse marcher/courir pieds nus de nos jours parce qu’une croyance répandue dit que ça fait mal.
L’erreur est de croire qu’une semelle de chaussure de sport protège le pied. Vu la façon dont un coureur classique écrase le pied sur tout ce qu’il touche, les chances de percer ses semelles de chaussures sont bien plus grande et celle de se blesser les pieds sans protection.
instinctivement, à part les aveugles, tout le monde regarde, même furtivement, sans s’en rendre forcément compte, où il met les pieds. Et tout aussi instinctivement, on évite les dangers visibles, comme quand on monte des escaliers.
Il n’y a que lorsqu’on marche dans la rue en faisant les boutiques que l’on ne regarde pas sur quoi on marche, parce qu’on se croit (faussement) en sécurité.
La meilleure protection du pied en barefoot/minimalisme, c’est la conscience de ne pas avoir de protection.
La dangerosité de la course à pieds est de croire qu’une chaussure de sport protège le pied du monde extèrieur. Non seulement c’est faux, car la chaussure isole le pied (l’anesthésie), elle crée un faux sentiment de sécurité qui amène à prendre des risques et à subir des traumatismes. Il faut lire les forums de runners classiques pour se rendre compte à quel point courir chaussé est dangereux pour la santé.
Cela fait un mois que je me suis mis à la course pieds nus. J’adore. J’ai des sensations incroyables et une impression de légèreté. J’ai cependant quelques questions:
1/ J’ai souvent la plante des pieds qui me brûle , un ou deux jours après une séance. Est-ce normal? Cela va t il disparaître dans le temps?
2/ Peut on faire des compétitions pieds nus? Si oui sur quels types de terrains? J’ai l’habitude de faire des trails, est-ce possible de continuer pieds-nus ou faut-il les faire en chaussures minimalistes?
3/ Peut-on courir aussi vite pieds nus? Je faisais des compétitions avec un niveau moyen (1h24 sur semi) et voudrais savoir si je vais pouvoir courir aussi vite ou si je dois revoir mes objectifs à la baisse?
Merci de vos réponses.
Bonjour Fred,
Ravi d’apprendre ton projet de reconversion !
Je vais répondre pour les points où j’ai une compétence. J’ai également relayé tes questions aux membres de la Barefoot Runners Society (BRS) section française pour avoir d’autres avis – voici le lien : http://www.thebarefootrunners.org/threads/les-plantes-br%C3%BBlantes-normale.13391/
1/ Étrange – j’ose pas me prononcer…
2/ Il n’est pas impossible de faire du trail, pieds nus, mais à mon sens, c’est plutôt une pratique adaptée à la route (c’est mon cas). Bien qu’il y ait quelques pointures (si j’ose dire) aux Etats-Unis pour la course pieds nus en trail, je pense qu’il faille opter pour un minimum de protection. Pour commencer pas cher et très compatible avec une pratique pieds nus, tente une paire de huaraches, des sandales de course ?
3/ A mon avis, sur route il doit être possible de courir aussi vite que chaussé, MAIS seulement au bout de pas mal de temps d’adaptation. Rien que pour les distances, on évoque 1 an pieds nus pour atteindre confortablement la distance semi-marathon, et deux ans pour le marathon. J’ai moi-même réussi ces distances dans ces échéances-là, d’autres dans mon entourage semblent confirmer également… Après, pour courir VITE il faut encore bien plus d’habitude, surtout au niveau de la résistance de la peau… Impossible de chiffrer le temps à mettre, cela dépendra de tes capacités adaptatives…
Voilà, je compte sur les compétences dans le forum pour apporter plus d’avis… Bien venu dans le club des barefooteurs !
Christian
Pour la plante des pieds qui brûlent, c’est certainement dû à une plante des pieds qui s’adapte. Ca peut me le faire lorsque je cours longtemps sur des surfaces caillouteuses lorsque je vais en sous-bois, genre une bonne heure. C’est comme si la plante des pieds était « mâchée ». Et effectivement il peut y avoir une sensation de brûlure après coup ou le lendemain ou le surlendemain, ça dépend. Mieux vaut laisser les plantes des pieds se reposer ou courir sur des surfaces lisses dans ce cas-là.
Pour le trail, ça dépend du type de trail, en fait.
Comme dit Christian, une paire de sandales fait très bien l’affaire. J’utilise une paire homemade pour les terrains accidentés, les descentes non stabilisées et les surfaces très abrasives, ainsi que pour les jours où mes plantes de pieds sont sensibles.
Je précise que je ne cours pas en compétition, mais je fais 60 kilomètres par semaine pieds nus et/ou en sandales sur tous types de terrains et par tous les temps.
Pour ce qui est de la vitesse de course pieds nus. Rien ne s’oppose au fait de courir aux mêmes vitesses que chaussé. Rien de physiologique en tous cas. Ca dépend du rapport entre le type de terrain, le type de foulée et la résistance de la peau de tes semelles plantaires.
Plus tu cours relâché, plus ta foulée est légère et courte, plus tu économises ton énergie, plus tu es à même de maintenir des cadences élevées. C’est ce que je constate chez moi en tous cas quand je compare avec les coureurs « traditionnels » qui m’entourent.
Le truc c’est que ça prend du temps et qu’il faut être humble, patient et à l’écoute de son corps.
Comment se fait il que dans les contées dites « suvages ou sous-developpés » les gens marchent pieds nus toute leur vie , en affontant foret ,marécages, rivvieres ,terrains caillouteux ,etc. etc……. et qu’ils ont rarement des problèmes des pieds .
Etonnant qu’on en fa fasse toit un plat et une science en occident .