Paris-Versailles 2012 pieds nus avec la Runnosphère
Au bout de vingt-quatre mois de reconversion à la course à pied sans chaussure, je me trouve dans la dernière ligne droite avant mon premier marathon, pieds nus. Paris-Versailles était donc l’ultime épreuve avant cette rendez-vous historique, dans trois semaines. Depuis plusieurs mois je m’entraine sur des routes et chemins peu recommandables aux pieds nus, afin d’assurer une parfaite résistance pour une très grande distance : 42,2 kilomètres !Paris-Versailles n’est pas une simple course pour moi. Tout d’abord, parce que je propose mon aide à l’organisateur, en tant que bénévole. Cette année encore, j’ai distribué des dossards avec d’autres bloguer/coureurs qui se sont associés dans un groupe du nom de Runnosphère.
Ensuite, Paris-Versailles est une de mes courses favorites parce que j’ai pu impliquer ma famille. La veille du départ, tout le monde a parcouru avec moi la section de la Forêt de Meudon, à la recherche de … bogues de châtaigne. Peine perdue – contrairement à 2011, aucune bogue, même pas des glandes de chêne, à peine quelques cailloux.
Arrivé à peine dix minutes avant le départ, je dois m’adonner à quelques figures acrobatiques pour traverser les barrières qui empêchent les coureurs de rentrer dans le premier sas – pas évident en “running kilt” – surtout que je viens de perdre environ un litre de sang à un moustique féroce qui a profité de mes bavardages avec des amis blogueurs de la Runnosphère pour siphonner tranquillement…
Paris-Versailles, pieds nus et en kilt de compétition
Bords de Seine – 13,17 km/h en moyen.
Un départ assez zen, Quai Branley, car j’ai déjà couru plus de 5 kilomètres depuis chez moi, histoire de me chauffer et de faire de la distance pour la journée. Mon ami Maya slalome entre les coureurs avec un réflexe numérique (!) pour documenter les membres de la Runnosphère, impressionnant quand on pense que la majorité des coureurs obsède sur le moindre gramme de trop à trainer en course, surtout avec des grosses montées…
Il a fallu plusieurs kilomètres pour trouver le rythme, je suis nettement moins rapide cette année. Cela peut s’expliquer par mes habitudes entrainement – beaucoup de sorties de 20 à 30 kilomètres, effort de fond, pour préparer le marathon. J’ai pas du tout l’habitude de courir vite ! Les pieds n’apprécient pas trop le revêtement pendant les premiers kilomètres, ils n’avaient pas vraiment chauffé, malgré la distance déjà parcourue. Il faisait moins de 7 degrés, aussi, à 10 heures…
J’ai juste le temps de faire des signes de main à ma famille, avant la première difficulté.
Cote des Gardes, Avenue du Château, Avenue Berthelot – ascension en Forêt de Meudon – 10,42 km/h
Mais – je rêve ! La route est certes en chantier, mais le revêtement est tout neuf, tout lisse, un plaisir pour les pieds ! Tant mieux – je ne compte pas me tuer à la tache, je gère tranquillement l’ascension, car la journée va être longue…
Je trouve assez rapidement mon rythme, deux foulées complètes par respiration. Ça fait de bien de passer sur l’avant des pieds, surtout sur un véritable tapis de bitume… Sandrunning est juste devant, à trois mètres, et je me retiens de bavarder, car autour de moi, plus personne ne parle…
En haut de la cote, Dailla mitraille les membres de la Runnosphère, sympa ! Déjà les fameux pavés de l’Avenue du Château à Meudon. A nouveau de grandes familles avec plein d’enfants partout, et une maman qui s’écrit “Regardez, elle court sans chaussures !” – rigolo ! Faut vraiment que je prenne RDV chez le coupe-tif, le bandana n’arrange rien…
Pas d’impairs sur la deuxième montée qui commence Avenue Marcellin Berthelot, cette fois mes pieds ne se plaignent pas du revêtement rugueux. De toute façon, il faut garder son rythme, peu importe la manière de courir…
Forêt de Meudon, Côte du Cimetière – 12,39 km/h
Les premiers centaines de mètres de la Route Royale sont nouvellement goudronnées, un régale pour les pieds. Je retrouve mon souffle. Bientôt, la partie la plus délicate pour un barefooteur. Acclamations parmi les bénévoles qui tendent les oranges au deuxième ravitaillement. J’évite soigneusement de marcher sur les nombreux bouchons bleus qui jonchent le sol entre les tables. Ah – bonne idée de tapisser les fossés de chaque côté de la route avec des grosses bâches en plastique – ça facilité le nettoyage après la course.
J’échange quelques plaisanteries avec des coureurs qui me doublent, et Sandrunning disparaît au fond, impossible de la rattraper. Quelques instants plus tard, je vois le bitume qui s’arrête, et un chemin en gravillons qui traverse la forêt – le moment de vérité, qui suscite beaucoup d’intérêt parmi les coureurs autour de moi. J’ai beaucoup de chance cette année. Sol mouillé, des bords de terre, sans feuilles ni bogues de châtaignes, presque sur toute la longueur de ce passage délicat. Pas besoin de ralentir beaucoup donc, avant la descente.
Là, toujours le même souci – les courent-pieds-nus sont sévèrement handicapés quand ça descend brusquement, leurs talons ne pouvant pas réceptionner leurs foulées. Gros efforts de freinage et de stabilisation, avec une prudence accrue à cause de quelques débris dans les virages. Un panneau demande aux coureurs lents de serrer à droit – je me fais pas prier ! C’est donc une véritable avalanche de coureurs chaussés qui dévalent la pente à ma gauche, alors que je fais de mon mieux de ne pas deviser et partir en tonneaux 😉
La montée du cimetière – une fanfare se lance dans une version swing de “Thriller” – première fois que j’entends cela ! J’ai tellement rit que j’ai faillé m’étouffer dans la méchante pente…
Route du Pavé de Meudon, Avenue de Versailles – 12,41 km/h
Toujours peu fatigué. Cette année la Route du Pavé de Meudon, avec sa surface rugueuse et dos d’ânes susceptibles d’asséner un méchant coup aux orteils, ne posent pas de problèmes particuliers. Mieux, au kilomètre 14, Malcolm et ses enfants criaient des encouragements, juste ce qu’il me faut pour entamer les deux dernières kilomètres. L’Avenue de Versailles est toujours aussi pervers, avec une petite pente douce indécelable à l’œil, mais qui freine les pieds. Au moins cette année, la chaussée ne me brulait pas les pieds, à ce stade ! Un passage toute à gauche pour saluer les spectateurs, puis les trois vagues de photographes. Après le dernier virage, l’arrivée avec son tapis bleu, tellement agréable à fouler après un gros effort.
Total course – 12,3 km/h, en 1h19mn29s, soit 04:53 min/km.
Une nouvelle fois, les sandales huaraches ont pu voyager tranquillement dans ma sacoche – pas besoin d’eux, même pas dans la forêt.
De nombreux membres de la Runnosphère racontent déjà leurs exploits au lieu de RDV “Rome” quand je suis arrivé. Et c’est la que j’ai commis la seule faute de la journée : j’ai trop attendu pour repartir, tellement nous avions des choses à nous raconter 😉 Du coup, j’ai apparemment pu attraper froid, et surtout, j’ai recouru avec mes pieds complétement refroidis après l’effort.
Pourtant, je devrais savoir que solliciter les tendons après leur refroidissement, c’est très risqué. A l’occurrence, j’ai effectué toute la rentrée au domicile, toujours pieds nus, encore 10 kilomètres, pour un total de 32 kilomètres pour la journée. Cette distance ne me pose pas de problème du tout, j’en fais souvent des sorties longues comme celle-là. Seulement, à postériori (8 jours après) je n’ai toujours pas pu recourir, à cause d’une tendinite des releveurs sur le haut du pied droit. Moralité – même un barefooteur très expérimenté n’est pas à l’abri de “faux pas” (désolé !) et doit toujours respecter son organisme. Justement, c’est diaboliquement difficile de savoir quelles limites ne pas franchir, parce que je n’ai quasiment pas de références dans la matière… J’apprends, “sur pied” !
Remerciements aux membres de la Runnosphère, qui ont transformé ce qui eut été une expérience très solitaire sans compagnons de route, en sortie festive entre copains et copines de course !
24 mois déjà !! Le temps passe vite. Désormais tes pieds sont vraiment habitués aux différents revêtements !
Même les sous bois ne t’ont pas posé de problème ! Impressionnant ! Par contre, en descente je remarque que tu as les mêmes problèmes que moi en VFF !!
Ce fut un plaisir de te croiser et de te regarder t’éloigner !! tu allais bien trop vite pour moi.
Bravo, une course-sortie très impressionnante de maîtrise. Seul bémol, la tendinite du releveur. C’est, je crois, un classique chez les coureurs de fond. Cela prouve que courir pieds nus permet de venir titiller des distance fort respectables. Reste à gérer la « guérison » sans trop se prendre la tête. Pour ma part, dans ces cas là, j’installe sur mon téléphone une application « push ups » qui me délivre une progression jour après jour pour faire des pompes, exercice simple mais très efficace pour renforcer les muscle du dos des épaules et surtout des abdominaux, on en a toujours besoin quand on court…
Et puis maintenant, on attend la suite avec impatience…
Pfff ! Pieds nus tu cours plus vite que moi ! Bravo Christian ! 🙂
Petite erreur pour ton total de course, tu as écrit 12,3km au lieu de 16,3km 😉
A bientôt !
en route vers le marathon maintenant !
bravo Christian !
avec ou sans chaussure tu fais une belle course 😉
J’espère que ton « releveur » se calmera vite.
Le kilt, ça c’est une bonne idée.
Quit à être décallé par rapport aux autres en courant pieds nus, autant y aller à fond avec un kilt 🙂
Magnificent run and a great report.
24 mois déjà !! Le temps passe vite. Désormais tes pieds sont vraiment habitués aux différents revêtements !
Même les sous bois ne t’ont pas posé de problème ! Impressionnant ! Par contre, en descente je remarque que tu as les mêmes problèmes que moi en VFF !!
Ce fut un plaisir de te croiser et de te regarder t’éloigner !! tu allais bien trop vite pour moi.
[…] Lire le compte-rendu sur son blog. […]
[…] – Courir Pieds nus […]
Bravo, une course-sortie très impressionnante de maîtrise. Seul bémol, la tendinite du releveur. C’est, je crois, un classique chez les coureurs de fond. Cela prouve que courir pieds nus permet de venir titiller des distance fort respectables. Reste à gérer la « guérison » sans trop se prendre la tête. Pour ma part, dans ces cas là, j’installe sur mon téléphone une application « push ups » qui me délivre une progression jour après jour pour faire des pompes, exercice simple mais très efficace pour renforcer les muscle du dos des épaules et surtout des abdominaux, on en a toujours besoin quand on court…
Et puis maintenant, on attend la suite avec impatience…
Pfff ! Pieds nus tu cours plus vite que moi ! Bravo Christian ! 🙂
Petite erreur pour ton total de course, tu as écrit 12,3km au lieu de 16,3km 😉
A bientôt !
[…] Courir Pieds Nus […]
BRAVO Christian !
Et je confirme, tu es vraiment un grand malade 🙂
Véro
[…] – Courir Pieds nus […]