Marathon pieds nus – Seine Eure 2014
Seine-Eure 2014 – 5ième marathon pieds nus
Vingt-quatre mois, 5 marathons pieds nus. Il y a exactement deux ans, je courais mon premier marathon pieds nus, ici-même, au marathon Seine Eure 2012. Deux années ponctuées de nombreuses courses (3 participations à Paris-Versailles par exemple) et un nombre grandissant de sorties d’endurance avec d’autres passionnés. Je améliore encore sur ma technique et ma condition physique. Voyons comment mon cinquième marathon pieds nus s’est passé.
Démarrage peu probant, puis réveil
Soleil éclatant à Amfreville sur Iton, un peu frais, mais très bonne conditions pour démarrer un marathon, avec des températures quasi-estivales attendues pour la fin de la course. Départ un peu retardé, les premiers kilomètres découvrent un peloton qui s’étend rapidement selon les capacités des coureurs. J’ai tôt fait pour dépasser l’oriflamme des 4h00, mais côté sol, ça n’allait pas du tout ! Pieds engourdis, plantes sensibles, talons douloureux. Ok, j’ai bien fait une sortie un peu trop récente, il y a deux jours seulement, mais quand même… Sans doute le Trail du Massif des Brasses, une semaine plus tôt, courue un huaraches. A mon avis, je me suis laissé aller sur ma foulée vers la fin, quand je n’avais plus de puissance dans les cuisses suite à une descente infernale. Il a fallu un bonne demie heure pour retrouver des sensations rassurantes – probablement une question de circulation.
Dès lors que mes pieds se sentaient d’attaque, j’ai accéléré franchement pour doubler le groupe du 3h45. Cette tactique de course est fondamentale – courir le plus vite que possible sur la première moitié de la course, car fatalement, la résistance plantaire chutera pour la deuxième moitié – le negative split n’existe pas vraiment pour les marathoniens pieds nus. Extra ! J’ai pu stabiliser à une allure de 4:48 min/km, plus de 12 km/h pendant de longues kilomètres, ce qui m’a conféré une bonne avance sur les deux groupes.
A la distance semi, la route est devenue plus granuleuse, avec moins de ligne blanche pour épargner les pieds. Après quelques instants, je me suis fait doubler par les 3h45, mais j’ai résiste mieux que les deux années précédentes. Surtout, j’ai pu limiter l’écart avec ce groupe pendant quelques kilomètres, ce qui avait pour but de garder les 4h00 en respect sur cette deuxième partie, plus lente. A 25km, ce long passage de bitume hautement granuleux, avec une ligne blanche à peine plus sympa que la route autour. ll commençait à faire chaud, et j’ai tenté de manger un peu aux ravitos, pour atténuer le « mur » des 30km qui m’attendait. Peine perdu, grosse perte de motivation, coup de fatigue, des idées noires sur mes motivations, la réaction normale à ce stade pour un coureur qui n’a pas assez dépassé cette distance dans les semaines précédentes…
Coca et foulée allongée pour garder le momentum
J’avoue que j’ai bu un gobelet de Coca, peut-être même deux ! Moi qui suis anti-sucre et anti-soda, ce geste courageux m’a assez rapidement remis sur pied (c’est le cas de le dire). Dès fois il faut du carburant de manière illico, quitte à reprendre plus de nourriture solide un peu plus loin dans la course. A 35km, je me sentais mieux et je me suis remis à guetter fébrilement le murmure de voix et de pas qui signaleraient l’arrivée du groupe de 4h00. Rien, mais quelques coureurs arrivaient quand même à me doubler dans les derniers kilomètres, donc je me suis décidé, à chaque fois que le revêtement le permettait, d’allonger ma foulée et augmenter ma vitesse. Car je n’avais plus les moyens de monter ma cadence… Lever les genoux, pousser davantage avec les fessiers, et veiller à toujours attaquer avec les genoux fléchis. Et cela a formidablement marché ! Dans les derniers kilomètres on sent moins le bitume sous les plantes, car on se sait près de l’arrivée. Et quand on ne sait pas vraiment où se trouve le groupe derrière, ça motive, forcément !
Val de Reuil et l’arrivée me surprennent chaque année, car une fois arrivé dans la ville, nous dévalons une série de longs lignes droit et virages à gauche. A chaque virage, on pense voir l’arche bleu, mais que nenni ! Dans chaque virage, je lance un regard à l’arrière pour mesurer mon avance, mais rien – je suis même en train de doubler d’autres coureurs… Puis enfin la double rangée de spectateurs, le tapis rouge, la ligne, et chrono officielle bien en deçà de 4 heures – terminé !
La bénévole m’a lancé, impressionné – « vous mériteriez deux médailles pour avoir couru sans chaussures ! » Une, ça me va, et à boire surtout ! Quel andouille, j’ai pas bu une seule gorgée de mon bidon, préférant des bouteilles d’eau que je trimbalais sur quasiment tout le parcours… Et je n’ai toujours pas assez bu, visiblement.
Impressions
Plusieurs coureurs en Hoka (ces chaussures aux semelles ultra-épaisses, quoique parfois en zéro drop). L’un m’a avoué qu’il avait tellement mal quand il courait qu’il ne savait plus comment apporter plus d’amortie… J’ai pas pu m’empêcher de lui suggérer de tenter son salut en adoptant moins d’amortie – et il m’a écouté avec attention, après mes propres explications sur mes débuts de talonneur blessé en chaussure amortie. Un autre, visage tordu de douleur, m’a raconté au ravito de l’arrivée que la rotule de son genou gauche s’est « explosé » à quelques kilomètres de l’arrivée, il est arrivé en marchant. Vous trouvez ça normal de vous blesser et de souffrir autant pour un sport qui devrait être ultra-compatible pour les membres de notre espèce ? Moi, non. Comme diraient certains par chez moi – « If it hurts, you’re doing it wrong. » (Si ça fait mal, c’est que vous vous y prenez mal). Le principe « No pain, no gain » ne devrait pas s’appliquer à longueur d’année – juste dans les périodes d’entraînement où on augment de capacité physique (et encore !) Exemple – après mon récent trail en huaraches j’ai eu mal aux cuisses pendant 6 jours ! Mais point du tout lors du marathon 😉
Données du marathon Seine-Eure pieds nus :
Malheureusement mon GPS n’a pas fonctionné pendant tout le parcours, donc pas de data détaillé.
- Semi-marathon – ( km/h – 01:50:32)
- 2ième semi-marathon – ( km/h – 02:04:54)
- Marathon – (km/h – 03:56:17)
Conclusion – marathon pieds nus Seine Eure 2014
Quelques notes pour moi-même – bien que je n’ai pas l’habitude de m’écouter :
- (Je reprends la note de l’année dernière !) Pas la peine d’apporter un bidon d’eau si des bouteilles sont dispensées toutes les 5 km !
- Idem pour la nourriture – une barre au cas où, quelques poignées de qu’importe de temps en temps, à partir de 15km – ne pas attendre le semi.
- Les talons douleureux, c’est normal après des épreuves d’endurance – avec la circulation, on ne sent plus rien au bout de quelques minutes.
- Effectuer plus de sorties supérieures à 30km, pour éviter le « mur« .
Grand merci à Charly Hiblot et à tous les bénévoles dans le village et sur la très longue route de la course – bénévole moi-même sur Paris-Versailles chaque année, j’apprécie particulièrement votre dévouement ! Félicitations également aux coureurs avec qui j’ai discuté – Guillaume Hauchecorne étaient encore de la partie cette année avec un résultat strictement identique au mien… Thierry Dutrénois, malgré le fait qu’il a participé aux Ponts de Paris et qu’on discute régulièrement sur Facebook, n’a pas réussi à me faire le reconnaître – honte à moi 🙁 Ami.e.s coureurs, dites-moi bien vos noms/pseudos et où on s’est vu – j’ai suis vraiment pas doué pour reconnaître les visages, je veux pas passer pour être un snob ! Merci !
Résultat / Chrono marathon pieds nus
Rang | Dos | Nom | Prénom | Cat | cat cl | Semi | Rg | Cat | Tps Total |
(2014) | |||||||||
347 (689) | 556 | HARBERTS | Christian | V1M | 158 | 01:50:32 | 407 | 181 | 03:56:17 |
(2013) | |||||||||
432 (646) | 525 | HARBERTS | Christian | V1M | 192 | 01:51:59 | 429 | 190 | 03:58:48 |
(2012) | |||||||||
470 (596) | 480 | HARBERTS | Christian | V1M | 201 | 01:56:19 | 442 | 193 | 04:07:58 |
Récupération marathon pieds nus
Pieds | Mollets | Genoux | Cuisses | Dos | Épaules | Bras | ||||||||
J+1 | XX – Légèrement tendus, pas de douleurs | X | X | XX – Adducteurs un peu fatigués – pas de douleurs musculaires | X | XX – Muscles tendus en haut des omoplates | X | |||||||
J+2 | X – Tout bon, rien à signaler | X | X | X – Adducteurs presque OK, fessiers un peu fatigués. | X | X – Rien à signaler | X | |||||||
J+3 | X | X | X | X – Tout bon, rien à signaler | X | X | X | |||||||
J+4 |
Légende : Mal – XXX ; Un peu mal – XX ; Pas mal – X
Une récupération musculaire achevée au bout de trois jours, plutôt positif. Première sortie longue à J+5, à une vitesse élevée (détails). La récupération ultra-rapide après marathon pieds nus se confirme encore plus cette fois-ci.
Autres marathons pieds nus
Marathon pieds nus – Seine Eure 2013
Marathon pieds nus – Seine Eure 2012
encore un marathon, ah ça fait rêver…
tout ça pour dire que sur la photo de normandiecourseàpiedpointcom tu es bien le seul à montrer une posture correcte (à part peut-être le n°697, il faudrait voir d’autres photos), way to represent !