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Le barefooting/minimalisme dans les média
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50 kilomètres en sandales Z-Trail
La NoFinishLine Paris – 50 kilomètres en sandales huarache
Samedi 18 mai 2019, j’ai pu réaliser un vieil objectif sportif, atteindre la distance symbolique de 50 kilomètres en course à pied. Le cadre : la NoFinishLine Paris 2019. Ce qui suit n’est que le dix-millième récit d’un coureur lambda qui dompte enfin la distance « ultra », en balançant son précédent record, la distance marathon, dans la poussière comme une peau de banane jetée… dans le bac des déchets biologiques.
Néanmoins, mon expérience à la lumière de la course minimaliste peut vous apporter quelques renseignements applicables à vos propres objectifs.
Un peu de contexte
Cela fait bien des années que je caresse l’idée de courir VRAIMENT loin — depuis que je me suis habitué à la distance marathon, 42,275 kilomètres. À ce stade dans ma vie, j’ai le temps et le terrain de jeu qui me permettent de m’entraîner régulièrement sur les grandes distances. Je veille à courir au moins 35 kilomètres pieds nus ou en sandales, au moins une fois par semaine.
J’anticipe la question qui se pose ; « Ce volume d’entraînement est-il rendu possible par le fait de courir pieds nus et en minimaliste ? » Et ma réponse est normande. Je pratique ainsi depuis des années, et je ne suis jamais blessé. Mais quelles vertus attribuer à ma façon de courir, comparé à ma capacité intrinsèque de course d’endurance, et le fait que… je cours beaucoup — parce que je cours beaucoup ?
Je ne donne plus de leçons sur une supériorité supposée de la course avec peu ou pas de chaussures. Dans mon cas, cette pratique me permet d’exaucer tous mes vœux de sportif, et de pousser très loin les limites physiques de mon corps. Plus loin, je donnerai quelques détails sur les séquelles de ma course, et ma récupération.
1,3 kilomètre, 39 fois
J’ai pu lire certains récits de courses à long cours — celui du Haruki Murakami, « Autoportrait de l’auteur en coureur de fond » m’est resté en tête. Vous m’excuserez si je m’approprie un perspectif et un ton digne d’un coureur d’ultra chevronné. Je n’y connais presque rien, ce qui ne m’empêche nullement de donner mon avis sur l’exercice. 😉
Par respect pour mes lecteurs, je vous épargne certains détails. Comment s’est déroulée ma 27e boucle ? Je ne me souviens pas. Oubliée, la 28e boucle aussi, et… toutes les autres. Le Champ-de-Mars est un lieu haut en couleur, mais seulement pour les historiens, les sociologues et les manifestants.
Pour les coureurs « longue-distance » de la NoFinishLine, ce sont 4 petites lignes droites, copuées de 4 virages à droit. Deux allées de platanes (?), une sorte de zone de libre-échange pour cars de touristes chinois et vendeurs de bibelots, et le radeau de survie qu’est le village course et son ravitaillement salutaire et ses bénévoles avec qui échanger quelques plaisanteries toutes les heures.
Il a plu.
J’ai amené un vieux chapeau à visière, bleu foncé, drapeau suisse (croix blanche sur fond rouge) attaché en bandoulière dans mon dos. 3 ou quatre fois, quand les gouttes se faisaient menaçantes, j’ai vissé ce chapeau par dessus de mon bandana bleu ciel. Ainsi, les verres de mes lunettes restaient au sec.
Courir en sandales n’écarte nullement la capacité à sentir le sol. Les pieds n’ont pas besoin de taper fort pour bien se poser à chaque foulée. Par contre, d’heure en heure, les gravillons se faisaient de plus en plus sentir — d’où la nécessité de bien voir sur quoi on marchait. Ma vie sans lunettes, un lointain souvenir…
La gamification
Voulu ou pas, les organisateurs de la NoFinishLine (NFL) proposent un outil de motivation diaboliquement efficace depuis quelques éditions, et qui a pris tout son sens cette fois. Un écran géant, positionné immédiatement après le portillon d’entrée du village, affiche en live les noms des coureurs de passage, et les montants de leurs cagnottes. Car la NFL est un événement qui permet de lever des fonds pour plusieurs associations, grâce aux dons du leur mécènes. Siemens récompense chaque kilomètre couru avec un don d’en euro.
Curieusement, mon nom ne s’affichait pas à chaque passage du portail. Ainsi, les passages « blancs » me motivaient à refaire un tour, afin d’avoir d’obtenir la microsatisfaction de voir mon nouveau montant-distance… Plus la fatigue s’installait, plus je petit jeu m’amusait 😉
Je savais que je pouvais arrêter ma course à 52 €, car j’avais effectué une boucle mercredi matin, à l’ouverture. Eh oui — la NFL dure 5 jours ! Certain.e.s specialiste.e.s de la course d’endurance participent à une compétition de 24 heures. D’autres (une petite poignée) se mesurent sur… cinq jours. Le dossard nominatif, et le ravito dédié, leur sont dédiés…
Les amis à la rescousse
Avant même 7 heures du matin, j’entends mon nom pour la première fois. Deux jeunes hommes élancés me doublent par la gauche, puis ralentissent. Ils me suivent sur Facebook, l’un court en huaraches. On papote pendant quelques tours, et mon allure monte dangereusement. Je m’excuse pour aller faire mon premier arrêt ravito et pause technique. Ensuite, je les aperçois devant moi, je m’en approche doucement boucle après boucle — soit je cours trop vite, soit ils courent plus lentement. J’ai tout mon temps de réfléchir à cette question, et bientôt, je ne suis qu’à une cinquantaine de mètres derrière eux. Je m’en veux de ne leur avoir pas demandé leurs noms, alors qu’ils connaissent le mien… Merci à tous les deux, si vous me lisez !
C’est alors qu’une nouvelle voix me hèle. C’est Ray, encore un jeune homme élancé, qui déclare me suivre depuis un bon moment sur internet. Ray m’explique qu’il s’est fabriqué ses huaraches l’an dernier en suivant mes instructions sur le site. Grâce à elles, il a survolé le semi de Boulogne en 2018, 1 heure 23, alors qu’il avait espéré atteindre 1 heure 30. On se reverra dans une petite semaine pour la séance d’enregistrement M6.
À peine tout seul à nouveau, je perçois mon ami Remi alias Hank Chinaski au ravito. Cet homme tient parole, c’est bien, car il m’avait bien promis de venir faire quelques tours avec moi, suite à mon appel de secours aux amis coureurs. Hank et sa voix douce et rassurante sont restés à mes côtés pendant plus de trois heures, le temps d’atteindre tous les deux nos 50 kilomètres de la NoFinishLine.
Hank revenait courir malgré une petite forme. Une énorme chance pour moi, car mon allure s’est stabilisée en sa présence. Nous avons discuté pendant presque tout ce passage en duo. L’expérience en ultra se fabrique au fil des courses, et Hank est désormais bien rodé, avec entre autres les 80 de l’EcoTrail, il y a deux mois. Merci encore à son implication et à son amitié, qui date d’il y a nombreuses années déjà.
Dernière mention, une boucle (et un selfie) en présence de l’illustre coureur-artiste Vincent Dogna, lui aussi un ami depuis de nombreuses années.
Un long parcours aux sandales
Par ma corpulence et mon métabolisme je ne pourrai jamais concurrencer les Amérindiens habitués des sandales huaraches, les Tarahumara du nord du Mexique. Eux sont coutumiers de courses entre villages pendant les fêtes religieuses… Des épreuves qui durent des centaines de kilomètres, des coureurs qui carburent à la bière de maïs et aux produits hallucinogènes… Rien de tout ça disponible au ravito de la NFL, mais qu’importe — retenons surtout que les sandales de courses excellent dans ce genre d’épreuve où il n’y a jamais de passages techniques, de l’eau, de la boue, etc. Les Z-Trails de Xero Shoes sont ainsi les parfaits accompagnateurs pour ce type d’épreuve d’endurance. Légères (320 grammes la paire), souples, ajustables, elles m’accompagnent depuis plus de 1400 kilomètres.
50 kilomètres – la preuve
Séquelles et récupération
Quelques détails pour illustrer ma récupération post-course. Dans l’immédiat, j’ai constaté un peu de frottement en haut des cuisses — plus de crème anti-frottement la prochaine fois.
Seulement quelques traces de frottement, sans cloques, sur le haut du gros orteil du pied gauche (voir photo). Pas de douleur pendant la course, je l’ai seulement remarqué une fois rentré à la maison. Pareil — penser à appliquer de la crème. Cela m’est déjà arrivé à cet endroit, imputable à la lanière de la Z-Trail. Rien de grave.
L’après- midi même, après une sieste délicieuse, j’ai refait du vélo deux fois (sans compter le déplacement à vélo pour aller courir) — excellent exercice post-effort, puisque ce ne sont pas vraiment les mêmes groupes de muscles qui travaillent, du moins, sur le plat. Adducteurs un peu fatigués — le plus dur c’était d’enfourcher mon fidèle destrier !
Après une bonne nuit de sommeil réparateur, j’ai constaté un peu de raideur dans les jambes, et les muscles du bas du dos un peu fatigués. À ma grande surprise, aucune fatigue dans les pieds (!) ni même dans les mollets. Cuisses un peu fatiguées. Afin de « rincer » l’acide lactique accumulée pendant la nuit, je me suis promené à allure modérée dans le parc d’à côté pendant 40 minutes. Épaules un peu raides aussi, à ce stade.
48 heures plus tard, une sortie de 10 km pieds nus, les cuisses encore un peu raides, mais les pieds en parfaite état de fonctionnement. Peut-être une semaine complète pour retrouver ma puissance habituelle, mais vraiment une récupération totale en l’espace de 7 jours.
La suite — apprentissage
Ce n’est pas très original, mais je vais certainement courir plus loin. Ma limite physique, je ne m’en suis même pas approché. Pour rappel — parcours plat, ravitaillement possible tous les 1 300 mètres, météo idéale (couvert, pas tout à fait frais). Parfait pour tâter la distance ultra, mais en aucun cas, des conditions de course « réalistes » — donc – pas vraiment une ultra.
Par contre, j’avoue que cette expérience réussie fait naître une sorte de curiosité (malsaine ?) pour explorer des distances et des conditions de course plus exigeantes. Je n’ai pas envie de faire l’UTMB, le Marathon des Sables (quoique) ou la Diagonale des Fous, tout en sandales huaraches, mais pourquoi pas quelque courses nouvelles, « pour voir » et pour apprendre ?
Merci de me suggérer des courses sur route ou trail, pas trop éloignées de la région Parisienne.[*] L’EcoTrail de Paris, je connais, merci 😉 La 45 ou la 80, tout à fait dans mes projets, à voir. Et pourquoi pas le 100 kilomètres de Steenwerck dans le Nord ?
[*] Je vais me concentrer sur mon nouveau projet, le TrailBall®, ce qui va passer par une implication personnelle élevée pendant quelque temps, donc exit les WE en vadrouille aux fins fonds de la France. Au moins qu’il y a moyen de combiner avec le projet.
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