Entraînement Pieds Nus Chaussures Minimalistes Mai 2011

Mai – neuvième mois de reconversion, et visiblement, un passage délicat à négocier, car mon organisme donnait des signes de lassitude à la fin du mois d’avril.  Continuer ma progression de 10 pour cent par mois, ou laisser tomber tout objectif et ne courir qu’à l’instinct, aussi loin et vite que mon corps le voulait… Un mauvais choix à ce stade pouvait laisser des séquelles…

Distance moyenne parcourue : 11,7 Km
Distance moyenne sans chaussure : 7,9 Km
Vitesse moyenne : 11,5 Km/Heure
Durée moyenne sortie :01h01 min. 28 sec.
Distance totale : 105,59 km
Distance pieds nus : 71,35 Km

A entendre certains défenseurs de la course à pied pied-nu outre-Atlantique, cette pratique sportive relègue les blessures aux oubliettes – tout se passerait comme pied sur tapis rouge une fois la décision prise de quitter ses “foot coffins” (cercueils pour pieds).  De mémoire, Christopher MacDougall n’évoque pas une seule fois dans “Born to Run” des blessures d’entraînement une fois qu’il a adopté le barefooting et le minimalisme.

Curieux d’avoir d’autres avis, j’ai cherché des témoignages un peu plus … saignants, pour m’apercevoir assez vite que le risque de blessure est relativement élevé, lors d’une reconversion.  Dès le début de ma propre reconversion, j’ai rencontré des petits bobos, et j’ai ajusté mon entraînement pour m’accorder le temps de m’adapter.  Même, cette quête m’obsède, j’’évoque sans cesse les dangers d’une reconversion mal gérée !  J’ai évité la bête noire du coureur minimaliste/barefoot – la fracture de stresse – mais bien d’autres coureurs n’ont pas su maîtriser leur enthousiasme au début, comme témoigne sans arrêt le fil de discussion au BRS France dédié aux blessures …

Ainsi, je m’attendais à devoir tempérer tôt ou tard mes ambitions de néo-barefooteur. A la fin du huitième mois, mon organisme ne récupérait plus, j’avais les pieds sensibles, et pire, des douleurs à un endroit qui m’avait gêné dans un passé lointain, quand je commençais le cyclisme de compétition..

Les faits marquants du mois :

• Le lancement de la Barefoot Runners Society France, section française de l’association qui fédère le barefooting et la course à pied en chaussures minimalistes, aux États-Unis.
• Première animation française de barefooting lors de la IBRD, International Barefoot Running Day,
• Première course pieds nus, un 10K à la Celle Saint Cloud, bouclé en moins de 50 minutes, dans de très bonnes conditions, en compagnie d’un barefooteur de légende, Daniel Dubois.
• Une série de blessures, minimes certes, mais qui m’ont forcé à adapter mon régime d’entraînement.  Exit les grandes distances, retour à des sorties plus courtes, mais de qualité.

Durée de sortie minimaliste en chaussure sans amorti

Entraînement Pieds Nus Chaussures Minimalistes Mai 2011

J’ai décidé en début de mois de piétiner le chronomètre qui m’incitait à courir 10 pour cent plus longtemps chaque mois.  Au mois d’avril, j’avais atteint mes limites physiques, et mon corps me le faisait remarquer de manière insistante.  Baisse spectaculaire des durées de sortie, abandon de toute progression mensuelle.  Il ne s’agit pas d’une défaite, mais plutôt d’une consolidation des acquis d’entraînement.

Je préfère pour le moment réduire mes sorties à environ une heure, jusqu’à ce que les petites blessures et douleurs s’estompent, que mes semelles s’adaptent aux revêtements difficiles que j’utilise pour les endurcir.  Les mois suivants, la progression peut reprendre…

Vitesse et distance de sortie en chaussure minimaliste

Entraînement Pieds Nus Chaussures Minimalistes Mai 2011

La lente érosion de ma vitesse moyenne est stoppée de manière spectaculaire ce mois-ci.  Normale – j’ai arrêté les interminables sorties qui me faisaient mal aux pattes !  En plus, j’ai couru à une allure “chaussée” sur ma première compétition de 10K.  Sorties plus courtes, pieds qui se renforcent, égalent une foulée plus efficace – ensemble, mon allure augmente, malgré l’absence de chaussures.

Chaussures minimalistes pour la course à pied

Curieuse situation, à présent – je porte tellement peu des chaussures lors de mes sorties que je ne trouve pas grande chose à raconter. Les NewFeel Many protègent mes pieds en début et en fin de sortie, mais bientôt, je n’en aurai même plus besoin.  Que dire sinon : les NewFeel ont dompté mes pieds, littéralement, à coups d’ampoules au cours du mois de mai, de telle sorte à ce que je peux courir confortablement, et sans chaussettes.  La ou ça frotte, la peau s’est renforcée…

Je continue à leur trouver des qualités, même si à terme, je vais devoir répondre à ma conscience et résoudre le problème d’utiliser une chaussure construite dans un pays en voie de développement, par des ouvriers (ou prisonniers??) aux salaires miséreux, un produit tellement peu cher qu’elle empoisonnerait sûrement toute tentative de produire une chaussure minimaliste en France…  Je vous dois toujours un teste, en plus 😉

courir pied nu – blessures

OK, c’est décidé – je vais le dire :

“la pratique du barefooting peut entraîner des blessures aux pieds, aux genoux, même à l’ego” …

Certes, mon approche graduelle m’a épargné la blessure la plus grave, et très fréquente, chez les nouveaux barefooteurs – la fracture de fatigue des métatarses.  J’ai évité de justesse, je crois, ce désagrément au deuxième mois de ma reconversion, suite à l’erreur classique du débutant – les séances trop enthousiastes chaussées de Vibram FiveFingers.  C’est à ce moment que je me suis engagé à courir de plus en plus pieds nus, et de progresser tout doucement, à hauteur de 10 pour cent par mois.

Au mois d’avril, ma moyenne de sortie pieds nus dépassait 10 kilomètres, avec une série de sorties barefooting avoisinant les 15km, dans des conditions parfois douteuses.   Pas étonnant alors que je cumule les bobos – ecchymoses des métatarses, inflammation de tendon au niveau de la hanche, etc.   J’ai donc décidé fin avril de m’accorder un peu de répit.

Mais d’autres blessures ont fait surface au mois de mai, malgré une distance plus raisonnable.  Les ecchymoses, surtout des talons et des métatarses, me faisait régulièrement un peu souffrir.  Normale, car j’insistais pour courir sur des revêtements difficiles, afin d’endurcir la peau.  Naturellement, je crispais les pieds, et les talons ont pris un peu trop de coups…

Le coup du genou douloureux m’a laissé perplexe au début.  Le tendon extérieure commençait à faire mal en fin de sortie (vers 1h15), et surtout quelques heures après la fin de séance, visiblement en se refroidissant.  Bizarre, je n’avais pas souffert des genoux depuis mes entraînements au lycée. J’ai fini par comprendre : pour éviter de solliciter certaines métatarses, je courais sur l’extérieure du pied, ce qui entraînaient des stresses asymétriques à la hauteur du genou.  Mes appuis étaient faussés, ce qui entraînait un déséquilibre important, répété 200 fois par minute…  Du grand n’importe quoi !

Conclusion – se faire mal avec le barefooting, pour apprendre à bien faire

J’ai cherché les ennuis, et – forcément – j’ai trouvé, car à la fin, le corps à TOUJOURS raison.  Le coureur raisonnable se doit donc d’apprendre de ses blessures et modifier son comportement si nécessaire.  Naan – je vous entends déjà : “Mets des chaussures, bon sang !”

Eh bien – non, je refuse de revenir en arrière.  Du moins, pas pour l’entraînement.  Mon but est de pouvoir me passer de chaussures lors de mes sorties “ordinaires” puisque les acquis du  barefooting aident énormément lorsque je porte des chaussures minimalistes aux pieds. La foulée barefooting ne s’improvise pas, et je suis pas loin de croire que seule la pratique de la course à pied sans chaussures (même de temps en temps) peut véritablement enseigner la bonne forme, désapprendre ce mouvement de déroulement du pied que nous avons tous assimilé dès le début de notre pratique.

Et même si cela me frustre, je ne peux pas ignorer le rôle de garde-fou (j’insiste!!) que joue mes deux pétons.  La reconversion se fait à leur rythme, et toute transgression est sanctionnée.  En même temps, les sensations (liberté, proprioception, fun) me surprennent à nouveau lors de chaque sortie.  Pas besoin d’être eco-warrior pour apprécier les revêtements qui changent à chaque pas, les saisons qui se manifeste par le froid et le chaud, par la météo qui dispose de la poussière ou des flaques sur ton parcours, selon les jours…

Après un mois de mai qui aura servi à consolider mes acquis barefooting, je suis prêt à poursuivre ma progression sur des appuis à nouveau en pleine forme.

Barefooting Photos et Vidéos

Coureurs en Huaraches – Événement Barefooting Paris

Barefooting – « Courses en fete » « La Celle Saint Cloud »