Au parc de l’Ile Saint-Germain – ces grilles par terre, je les sens beaucoup plus en ce moment 🙁
Récits de barefooting — dernières histoires et inspirations vécues lors des mes sorties pieds nus ou en huaraches. De la pratique, de l’humour.
Pour être informé.e.s de mes prochaines histoires :
Mercredi 22 février
OK, jmlance.
Frais (6 °), sec, on y va pour du revêtement facile. Pour ça, j’ai les grands boulevards de Boulogne-Billancourt, juste en face de chez moi. Leurs trottoirs sont impeccables, lisses, propres.
Parenthèse — je cherche à courir bien, pas trop longtemps lors de cette reprise, donc sorties d’une heure pour démarrer mon retour.
Remonter la Seine à partir du 16e, puis faire traverser devant la tour Eiffel, avant de retourner sur l’autre rive au niveau de la Maison de La Radio.
Pieds bien sensibles quand même, surtout les talons (??), mais au bout d’une demi-heure, ça devient supportable, froid aidant. Le retour au chaud (douche) se passe bien, faut bien laisser quelques minutes aux pieds de s’accoutumer. Pendant l’après-midi, un peu de sensibilité, rien de méchant.
Vendredi 24 février
Deux tours de l’Île Saint-Germain, pieds nus – ambitieux étant donné l’état de mes plantes. Nécessaire, aussi, pour renforcer tout ça, côté sol 😉 Normalement, j’attends plus tard dans l’année…
Un premier tour très désagréable, sauf sur les parties en terre battue, puis beaucoup mieux lors de la deuxième boucle.
J’ai même donné un coup de main (pied ?) à une navette autonome qui était en marche blanc avant sa mise en service dans le parc le 7 mars. Je l’ai doublé deux fois, exprès, pour que son référentiel et ses capteurs sachent gérer la situation insolite d’être à proximité d’un coureur sans chaussures.
On ne sait jamais – je ne voudrais pas qu’elle fasse une sortie de route dans quelques jours, avec plein de passagers à bord, si jamais je la recroise !
Dimanche 26 février
Une certaine appréhension en début de sortie — allais-je pouvoir tenir les 28 km de ma sortie « étalon » demie-boucle de Paris ? Le revêtement est facile — c’est à dire assez lisse, bonne visibilité. C’est ma sortie longue habituelle en fin de semaine. Elle permet de mesurer avec précision mon endurance et l’état de mes plantes.
Premiers kilomètres un peu désagréables, je sens que je suis un peu crispé. Après 16 km, donc au retour sur les Maréchaux, je commence également à manquer de jus. Une figue et une gorgée d’eau me remettent d’aplomb. Je décide de poursuivre jusqu’au semi avant de remettre la paire de huaraches 5mm que j’ai dans un sac plastique (bio) dans le creux du dos. Au semi, vers Porte d’Italie, je me rends compte que je n’ai toujours pas de douleurs, juste un désagrément par endroit. Les talons (??) surtout sont sensibles. J’évite cependant de me mettre trop sur le devant du pied, car c’est là où j’ai pu avoir des soucis dernièrement — on se souvient de nos déboires, même si on ne comprend pas forcément les causes.
Retour à casa à petite vitesse, mais PN — ouf ! Ca va aider pour la suite, car ces SL PN sont essentielles à mon confort PN. Reste à découvrir si j’allais souffrir le martyre l’après-midi après la douche, l’instant où les plantes gonflent naturellement après un effort prolongé. Et bien, ça va,après la grosse sieste je reste en chaussette épaisse et pantoufles (c’est naze, je sais !) et la journée se termine bien, mais avec pas mal de raideur, plus que d’habitude. Pas mal dans l’ensemble pour une reprise…
Mardi 28 février
C’était kif-kif – soit je cours en huarache, soit PN. Le matin au lever, pieds OK, sans plus. Ça ne fait qu’un jour de repos depuis les 28 km. Finalement, j’opte pour une courte sortie PN, car j’ai à faire, mais je crains ne pas être en mesure de courir PN avant le WE, pas idéal pour rebâtir ma résistance plantaire.
L’Île Saint-Germain, c’est moitié résidentielle, moitié parc. Toute sorte de revêtement (sauf tout lisse) avec pas mal de « kipique ». Normalement, j’attends un peu plus tard dans le printemps pour m’y attaquer. Deux tours donc, temps frais (6 °), mais sec. Quelques vestiges de flaques. Hormis le temps de chauffer les orteils (30 minutes), j’ai remarqué que la deuxième partie de la sortie (deuxième boucle) était nettement plus agréable sur l’ensemble des revêtements. C’est typique — il faut un certain temps pour que les plantes s’irriguent de sang. J’aime imaginer qu’elles « gonflent » après le début de l’activité, pour devenir plus épaisses. Je ne crois pas que ce soit vrai 😉 Mais en tout cas, il se passe un truc avec la sensibilité — peut-être quelques signaux venant du sol soient atténués au bout de quelque temps. Même les talons ont arrêté de se plaindre (peau, pas la structure sous-jacente).
Pas trop mal après la sortie, un peu sensible dans la douche
Le lendemain, très mal aux mollets. Le surlendemain, toujours mal aux mollets. Cela arrive quand je me force à attaquer sur le devant du pied.
Dimanche 5 mars
Départ de ma SL avant 8 h, car je voulais à tout prix arriver sur la zone du Semi de Paris avant le départ à 9 h, histoire de passer tranquille son trajet, qui croise le mien à plusieurs endroits. C’était une sortie où toutes les Sanisettes étaient HS ou occupées, malheureux après les festivités de la veille.
À force d’attendre la Sanisette occupée Quai de la Rapée, je me suis trouvé un peu plus loin nez à nez avec les Kényans au kilomètre 5 de la course, Quai d’Austerlitz ! J’ai juste eu le temps de dégainer mon téléphone pour la photo — c’est un peu flou, mais on voit bien les immenses foulées, ça m’impressionne toujours. La première féminine était juste une trentaine de secondes après – j’ai failli la télescoper, car j’ai été happé par une soudaine pulsion de traverser le portique des 5 km dans le sens envers, PN, juste pour rire. Oui, je vis dangereusement. 😉
Prendre la portique à l’envers, c’est fait !
5 minutes plus tard, le déluge, avec rafales. Il me restait alors presque la moitié de mes 29 kilomètres, et le besoin de Sanisette se faisait pressant. Ainsi, j’ai accéléré le rythme puisque seuls mes pieds ne se plaignaient pas de la situation.
Le retour m’a fait l’impression de courir non-stop dans une seule grosse flaque… La pluie tombait dru, sans répit. Lors de ma troisième (enfin) Sanisette au niveau de Porte d’Ivry j’ai remarqué qu’il faisait plus froid que prévu — vent. Mon jersey manche longue, et coupe-vent étaient trempées, efficacité thermique zéro. Mes mains, gelées — les gants leur volaient probablement le peu de chaleur qu’elles étaient capables de générer…
Seuls les pieds étaient heureux, frais, mais… vivants, sans douleur, vaillants, infatigables à battre les trottoirs et à me ramener à bonne allure jusqu’à la douche chaude. C’est à ce moment-là que je me suis rendu compte que leur forme était à nouveau convenable pour un début de saison. La sensibilité est encore un peu élevée, certes, mais la résistance plantaire est à nouveau adéquate pour assurer une trentaine de kilomètres sur revêtement sympa. Je n’ai plus a appréhender mes sorties longues PN. Deux semaines donc pour me remettre de ma trêve PN — c’est honorable.