La Aare à Berne, Suisse – la rivière est plus chaude que l’aire à 6 degrés ! Donc brumes
Récit de barefooting — dernières histoires et inspirations vécues lors des mes sorties pieds nus ou en huaraches. De la pratique, de l’humour.
Pour être informé.e.s de mes prochaines histoires :
Pour beaucoup de coureurs « sérieux » la saison se déroule avec des pics et des vallées dans la forme et dans le volume d’entraînement. L’organisme a besoin de temps pour récupérer – la tête aussi.
Depuis sept ans je cours « au feeling » avec seul règle de ne pas courir moins de 50 kilomètres par semaine. Cet objectif est pour parti dicté par la course pieds nus. Lorsqu’on n’effectue pas plusieurs sorties sans chaussures chaque semaine, la pratique devient vite désagréable. C’est un peu comme rentrer dans les ordres. J’ai accepté de pratiquer la course pieds nus toute l’année, par tous les temps.
Je n’ai pas besoin de courses officielles pour me donner une raison de courir. Comme beaucoup d’entre vous, je cours tout simplement parce que la pratique me rend heureux. Je vois du paysage (surtout juste devant moi, au ras du sol !) Par contre, en cas de course officielle, je me surprends à la préparer avec enthousiasme et sérieux, afin d’éviter les désagréments plantaires…
Récit : Mardi 12 septembre
Vous vous souvenez que je n’aime pas tourner en rond, sur une piste d’athlé par exemple ? Pas mon truc, impression de pas avancer, toujours les mêmes badauds toutes les 400 mètres. Pas agréable ça, même si la répétition fait taire même les plus ados les plus moqueurs, au bout de trois tours en moyen (je mène des statistiques depuis 2010).
Donc, à quoi bon, courir pieds nus sur une piste ? Par s’habituer à courir plus vite, comme par exemple lors de Paris-Versailles, ou il ne faut pas traîner pour éviter les traces de chaussure dans le dos… Allez, 400 mètres à fond (14 km/h, c’est le mieux que je puisse faire) et puis un tour ailleurs pour récupérer.
Aujourd’hui, coup de génie – je me suis souvenu que le bitume juste au-delà de la piste du stade Suzanne Lenglen (Paris 15ième) est … lépreux. Parfait donc pour endurcir les plantes. Donc un tour au ralenti, revêtement oblige, pour laisser retomber mon souffle. Puis un deuxième tour sur la piste à (pas très) grande vitesse, puis re-nasty.
Stade Suzanne Lenglen – à gauche, la piste en tartan, à droite, le bitume dégradé autour de la piste. Embarras du choix…
Je suis tellement fier de ma nouvelle méthode d’entraînement pieds nus, qui permet de travailler tour à tour la vitesse et la résistance plantaire. Je crois même que je vais déposer un nom de marque, pour pouvoir monnayer mon invention (j’ai besoin de lacets en cuire pour mes sandales, ça coûte très cher). Que pensez-vous du nom de mon invention : « La méthode Christian« . C’est mémorable et évocateur, non ? 😉
Vendredi 15 septembre
Faire du long à Paris intra-muros, c’est pas toujours très … vert. C’est pourquoi quand je vais en Suisse pour m’occuper de ma tante, j’en profites pour aller trotter au pied des Alpes suisses, visibles depuis chaque colline autour de la capitale de Berne. Enfin, ce matin, départ à 6 heures, il faisait nuit noire, et j’ai flanqué ma lampe frontale sur la tête (par dessus d’un Buff, because 6 degrés à peine – Winter Is Coming! 😉
Diable, ça éclair mieux que prévu – première fois que je m’en sers, c’était un lot de course (Marathon de Paris ou EcoTrail, je me souviens plus) et je m’amuse à regarder mon parcours autrement à la lumière de ses leds blanches… Voilà une photo sympa de la Hunzigerbrücke près de Muri – une magnifique structure en bois, couverte, démontée d’ailleurs et remontée à l’endroit dans les années 70. OK, c’est vrai que ça donne un peu l’impression qu’on va y rencontrer des clowns psychopathes, genre « It » mais avec ma loupiotte je me sentais en pleine sécurité !
Courir tranquille pendant quelques heures, vous connaissez probablement. Tellement agréable quand on est en forme, en préparation de marathon à exactement 4 semaines. le paysage déroule, on ne devine que des ombres, puis le jour se lève, les vapeurs d’eau se lèvent de la Aare, plus chaude que l’air au fond de ces profonds ravins qui contournent la veille ville de Berne. On croise le regard d’autres coureurs – vous savez bien – ce regard que se donnent les gens dans une secte – discret, mais complice. Sauf que là, curieusement, je sentais un truc… On me regardait dans les yeux, mes huaraches n’intéressaient personne. Bizarre.
Courir 90 minutes avec la frontale en mode « lanterne rouge » – c’est fait 😉
Juste avant la fin de ma sortie, j’ai mis le clignotant pour effectuer une pause technique. Et c’est à ce moment que j’ai compris le comportement des autres coureurs. J’avais mal éteint ma frontale. Et les deux leds rouge sur le front, ça me donnait un air de … clown psychopathe. Oups ! Bien sur, cela ne vous est jamais arrivé, n’est-ce pas ? 😉
Samedi 16 septembre
Lever à l’aube après une soirée arrosée et un coucher très tardif. Au programme : une SL dans Paris, puis une séance de photo avec un groupe de coureurs au parc de Montsouris à 10:30. Baptiste m’attendait sur le pont de Garigliano à l’heure prévue, et pour une fois je n’ai pas été seul un dimanche matin sur les quais de Seine. Nous avons exploré la nouvelle voie cyclable en cours de livraison entre le Périphérique et la Place de la Concorde.
La (pas encore open) piste cyclable à deux sens sur les quais de Seine à hauteur de Boulogne-Billancourt.
On découvre qu’il n’y a pas de place pour les piétons, juste une ex-voie de voiture désormais attribuée aux vélos. Les deux-roues pourront circuler dans les deux sens, mais c’est serré – pas de place pour les coureurs. Ça allait tôt le matin puisque la piste n’est pas encore officiellement mise en service, mais je ne recommencerai pas, pieds nus ou chaussé. Laissons cela aux utilisateurs prévus. Parenthèse – l’air était bien viciée avec la circulation véhiculaire. En courant sur les rues au-dessus des voies de berge, je respire une air bien plus propre…
Baptiste ne connaissait pas les autres parties des voies sur berges désormais piétonnes, donc nous empruntons le tunnel du Louvre et frayons un chemin parmi tous les citoyens en train de trottiner, patiner, marcher et pédaler sur les quelques kilomètres à côté de la Seine. Les installations m’ont l’air d’être de plus en plus permanentes, et je n’ai pu m’empêcher d’imaginer que plus aucune voiture particulière conduirait désormais à cet endroit. Cela fait pile-poil un an depuis la fermeture (provisoire à l’époque) de cette tronçon de quai à la circulation. Je me souviens parfaitement de mon dernier passage en voiture Uber, à l’époque. Mais je m’égare.
Quelques pieds nus et huaraches au parc Montsouris, pour le shooting de l’Equipe avec Courir Paleo.
Baptiste et moi avançons tranquillement sur notre semi-boucle de Paris, pour arriver à l’heure prévue devant le café La Bonbonnière dans le parc Montsouris. Surprise – une bonne vingtaine de personnes, pieds nus ou en sandales huarache, étaient groupé autour de Benoît, le fondateur du groupe Courir Paleo ! Tant de minimalistes réuni.e.s au même endroit, quelle émotion pour moi ! Il y a Julien, le photographe de l’Équipe, qui prend ensuite la main pour réaliser des photos de groupe et des portraits. Visiblement, il n’est pas coureur PN – il nous fait trottiner sur des chemins gravilloneux, pas agréables du tout, même pour moi ! Mais ça n’aura aucune importance dans l’article de l’Équipe. Benoît a réussi à trouver plein de coureurs pour parler avec le journaliste, est ça qui est le plus important, promouvoir la course minimaliste…
Après un affranchissement offert par Benoît et une bonne discussion avec les autres participant.e.s resté.e.s après les photos, nous avons repris notre chemin, Baptiste et moi, tous les deux pieds nus, pour finir notre périple à Issy-les-Moulineaux.
Après le shooting de l’Equipe avec Courir Paleo – Benoît Quémar, instigateur.
Deux SL dos à dos (deux jours de suite) – je suis contre, en règle générale. 54 kilomètres en tout. Ne faites pas comme moi, donc … Ceci étant, si votre niveau de forme et d’entraînement le permettent, cela peut être efficace pour construire de l’endurance.
Seul événement post-SL à rapporter – le nuit suivant et le jour de dimanche j’ai dormi plus de 13 heures ! C’est ça, libérer tout le planning pendant un jour… Mon dimanche, normalement réservé à ma SL de la semaine, était vide. j’ai dormi, pour émerger juste assez longtemps pour préparer un déjeuner pour ma femme, avant de me recoucher …