dimanche 12 août 2012 : 11:20 km 1:01:10 10.9 min/km
Badalona est un faubourg de Barcelone, séparé de la capital catalane par une zone industrielle, le périphérique et une petite rivière, la Riu Besos. Autant Barcelone dévoile un urbanisme riche et varié, Badalona est dénuée de tout charme. Des boulevards anarchiques, des trottoirs cabossés, plusieurs collines qui rendent les ruelles pentues et torturées. Aucune grâce sur le plan architectural, une ville qui a chaud l’été, malgré sa proximité de la mer. La seule plage est coincée entre deux usines chimiques.
Badalona est le lieu ou nous avons élu domicile pendant notre semaine à Barcelone. Il fallait donc immédiatement trouver moyen de rallier Barcelone en courant… Sur la carte Michelin, une absence inquiétante de passages surs entre les deux villes, avec trois grandes axes et leurs ponts pour franchir la rivière et le périphérique. Je m’attendais donc à plein d’ennuis quand je suis descendu dans la rue poussiéreuse et endormie ce dimanche matin.
Je pense qu’il n’y a peu de meilleurs solutions pour explorer une ville et comprendre comment s’y retrouver, qu’en courant. Il me fallait moins de six minutes pour traverser chaque page de ma carte Michelin, échelle 1/12000. Ainsi, j’ai rapidement réussi à rejoindre les quartiers défavorisés de Barcelone, juste derrière les nouvelles plages qui ont vu le jour au début des années 1992 quand la ville recevait les jeux olympiques. Des pistes cyclables partout, et peu de passages difficiles, pieds nus. La ville offre autant de place aux piétons et aux cyclistes qu’aux automobilistes, ce qui fait que ce dimanche matin, des milliers de sportifs profitaient de la relative fraîcheur pour faire un peu de sport. Quelques regards surpris à l’égard de mon étrange façon de courir, mais pas de remarques. Si, une – je suis assez sur d’avoir entendu « Idiot ! » en Catalan 😉
Courir pieds nus pour découvrir une ville
Je vous souhaite un jour pouvoir partir à la découverte d’une grande ville, carte Michelin à la main, rien aux pieds, juste histoire de compléter le plein de sensations qui gravent l’expérience dans la mémoire. Ajouter la poussière, le sable sous les plantes, les plaques de ciment polies qu’utilisent les deux villes pour revêtir leurs trottoirs sur les axes secondaires, et les superbes plaques en céramique sur les avenues et ramblas les plus importantes.
Les pieds nus sont un excellent moyen de dresser une carte mentale, par les textures de sols rencontrés, d’un parc, d’un bois, d’un quartier, et d’une ville. Les pieds ont une mémoire, comme les mains du reste. Donc oui, c’est un super moyen de découvrir un endroit et de s’en rappeler par le toucher, là où la plupart du temps, on utilise essentiellement ses yeux, ses oreilles et son nez.
J’ai remarqué depuis que je cours nus pieds à quel point mes pieds se rappellent les chemins, les passages, tel grain de bitume ou de béton, et comment ils réagissent sans que j’y pense en fonction de ces souvenirs.