Entraînement Pieds Nus Chaussures Minimalistes Décembre 2010
Un mois frappé par le seau de l’hiver. Quatre épisodes de neige et de verglas ont marqué la période. Scénario peu propice à un entraînement pieds nus… normalement ! Pourtant, je me suis éclaté en décembre. Pas littéralement. Aucune chute à déplorer. Mais au sens figuré. Je débute la nouvelle année, le moral au beau fixe et les pieds en grande forme. Malgré (ou grâce à ) mes sorties sans chaussures.
Distance moyenne parcourue : 8,1 Km
Distance moyenne sans chaussure : 2,99 Km
Vitesse moyenne : 12,47 Km/Heure
Durée moyenne de sortie : 38 min, 56 sec.
Distance pieds nus : 17,93 Km
Entraînement de décembre : ni la neige, ni la glace n’arrêtent un apprenti “ barefooteur ! ”
En hiver, animaux, plantes et être humains hibernent ou vivent au ralenti. Lors de cette trêve hivernale deux types de coureurs s’opposent. Le spécimen prudent, qui en profite pour pratiquer d’autres sports. La natation prend par exemple le pas sur la course… Le spécimen intrépide, qui malgré le froid et la tempête court cheveux au vent… Je fais partie de ce second type. Les conditions climatiques abominables m’inspirent des prouesses sportives. Dans mon entourage, nombreux sont ceux qui ont poursuivis les sorties. A l’image de Jason Robillard, de barefootrunninguniversity.com – qui raconte très bien son expérience – je choisis également de conter et filmer mes exploits dans la neige. Ce qui suit n’est en aucun cas une incitation à émuler ces pratiques, car le risque de blessures en tous genres (gelures, entorses, coupures, ridicule sur la voie publique) est réel. Qui me suit dans ces pratiques, assume ses actes !
Entraînement Pieds Nus Chaussures Minimalistes Décembre 2010
Durée
En décembre, en moyenne, je courrais 38 minutes et 37 secondes. J’ai progressé de quatre minutes en comparaison au mois précédant. J’ai réussi mon pari d’augmenter ma durée moyenne de 10% par mois. Une seule exception. Une sortie de 10Km / 47 minutes, lors de la Corrida de Noël d’Issy-les-Moulineaux, où j’ai participé déguisé en Père Noël Minimaliste / Pieds Nus (sisi!)
Entraînement Pieds Nus Chaussures Minimalistes Décembre 2010
Vitesse et Distance
En décembre ma vitesse est restée la même. J’ai effectué quelques sorties – surtout la Corrida – avec une vitesse moyenne de 4:35 min/km. (Entre nous soit dit. Tout à fait respectable pour un “vieux” coureur sous-entraîné, en chaussures minimalistes et pieds nus ! ) J’ai dû lever le pied (c’est le cas de le dire !) lors des événements neigeux. A ma grande satisfaction, c’est donc la distance qui a augmenté de presque 1 kilomètre par sortie.
Chaussures
Ce mois-ci, j’ai chaussé uniquement les ZEMgear Ninja Split Toe. A l’exception d’une sortie en Merrell Trail Glove trop petites, qui s’est terminée « ongles noirs » ( j’ai le pied grec ! )
La légèreté de la chaussure et la minceur de la semelle sont indéniables. J’ai cependant remarqué deux défauts majeurs dans les ZEMgear. Primo. Leur construction bon marché a provoqué une traînée d’ampoules très gênante sous chaque arche. Secundo. Avant la fin du mois de décembre, j’ai pu constater d’importants dégâts sur la semelle et le côté de la chaussure. Rien de plus normale, car ces « chaussures » ne sont pas faites pour courir, mais pour faire du surf, du beach volley, etc. Article bientôt disponible sur ce blog.
La foulée
Pas d’évolution notoire en décembre. Mes ZEMgear ont payé cher une tendance évidente à traîner le talon à chaque foulée. Bien que mes pieds restent, à priori, plats et que je me réceptionne, comme il faut, sur le milieu et l’extérieure du pied. Une étude que je vais mener avec David Verriere (runmygeek.com) permettra de faire une analyse de foulée plus complète, dans quelques semaines.
Courir pieds nus, or not ?
Je pourrais faire valoir l’excuse du mauvais temps pour ne pas me déchausser ????
Avec un thermomètre rarement au dessus de 1 ou 2 degrés, c’était chose facile. Mais – têtu, curieux et peut-être un peu inconscient – je tenais à relever le défis. Courir pieds nus sur la neige, comme Jason Robillard » Barefoot Running in Snow… Random Tips. » Ma première fois, les ZEMgear me faisaient tellement souffrir que je ne les ai pas remises après mon tour habituel (pieds nus) du Lac Inférieur au Bois de Boulogne. A ma grande surprise, j’ai réussi, tout de même, à rentrer jusqu’à mon travail.
5 kilomètres : dans le Bois, sur toute la longueur de l’Avenue Foch, sans chaussures à travers neige, verglas, par 0°. Aucun orteil perdu. Pas de coupures, ni ampoules (enfin, autre que celles déclenchées par les ZEMgear ). J’imagine vos commentaires : “ Comment peut-il faire subir des conditions si rudes à ses pauvres pieds innocents et inexpérimentés ? ”
D’une part, mes semelles commencent à s’épaissir convenablement. Pas tant la peau – certes plus épaisse aux points de contact – mais surtout les couches de graisse et/ou de muscle ( notamment sous les métatarses ), qui constituent une protection supplémentaire. D’autre part, j’ai encore vécu ce drôle de phénomène des “pieds qui chauffent” que je croyais plus psychologique que physiologique.
Apparemment, ce comportement a déjà attiré l’attention des scientifiques, qui n’ont pas trouvé d’explication pour l’instant. Le nom qu’ils ont donné à ce réchauffement intempestif – cold-induced vasodilation. ( En très résumé : le corps se sent menacé par le froid. En réponse, il envoie de la chaleur vers les extrémités sous-chauffées, en ouvrant tout d’un coup un maximum de vaisseaux sanguins dans les doigts et les orteils. ) Enfin, j’ai fait preuve de bon sens (j’insiste ;-)). Tel le requin blanc, je n’ai pas cessé de bouger pour éviter de refroidir mes pieds nus. Pour preuve, le jour où j’ai oublié mes gants, je m’en suis mordu les … doigts !
Alors, quelles sensations, courir sur de la neige compacte et du verglas ?
La partie du pied la plus sollicitée ne souffre pas spécialement du froid. Alors que les talons perdent assez rapidement leur sensibilité. Ce qui n’est pas souhaitable, vue l’impossibilité de relever les blessures. Cela s’explique, je crois, par une irrigation largement inférieure de cette partie du pied, comparé à la partie “flexible” plus en avant… Le froid signal sa présence. Oui, mais pas au point d’être douloureux. Le verglas pose toujours le même problème d’adhésion. Sauf que le pied “sait” se méfier en imposant instinctivement une foulée très légère, sans à-coups. Une espèce de maintien de vitesse fait avec de toutes petites foulées directement sous le bassin, avec les pieds qui frôlent le sol. La neige tassée par d’autres coureurs réserve des surprises : un tas de petites bosses et vallées, mais une adhérence relativement bonne. Le don phénoménal des pieds à décortiquer le relief du sol en posant le milieu extérieure prend tout son sens.
En effet, les orteils peuvent stabiliser l’avant du pied dans la milliseconde qui précède l’arrivée du talon sur le sol. L’équilibre ne dépend point du talon, mais du milieu du pied. Sur une piste couverte de neige compacte, cela donne presque la sensation de courir sur une plage sableuse. L’absence d’une épaisse semelle est largement compensée par un connaissance accrue du terrain parcouru. Les pieds rassurent littéralement les jambes, le basin et le tronc en leurs fournissant pléthores d’informations en temps réel… Pour paraphraser l’un de mes acteurs préférés, les pieds, ça rend “aware”. 😉 La preuve ultime que l’espèce humaine n’est pas fait pour “ talonner ”.
Conclusion
La course à pied sans chaussures apparaît de plus en plus comme une solution viable. Même si la conversion reste délicate et lente. J’ai pu expérimenter la pratique du “ barefooting ” lors d’une course, et parcourir de nombreux kilomètres sur la neige, sans le moindre incident.
Je n’ai pas subi de fracture de stress, de coupures, ni d’ampoules liées au barefooting ( celles imputables aux chaussures ne comptent pas ! ) J’ai marché plusieurs fois sur des cailloux qui m’ont déclenchés des douleurs localisées pendant une courte durée. ( Les risques du métier ! ) J’ai vraisemblablement réussi à me faire un très léger bleu à la tête de la première métatarse de mon pied gauche. Toutefois, je n’ai pas ressenti de douleur particulière liée à cet incident. J’ai simplement évité de courir sans chaussures pendant quelques sorties, afin de laisser reposer cet endroit.
Je n’oublie jamais que la course à pied minimaliste, et encore plus le “ barefooting “ fatiguent énormément les pieds “naïfs”. C’est pourquoi il faut respecter, strictement, leur besoins de récupération. Cf, le mois d’octobre. Le rituel du saut du lit est entièrement validé par la pratique ! Je continue donc à progresser modérément. Les durées de sortie ne dépassant pas les 10% supplémentaires par mois.
Donc, cela nous fait pour janvier, 38:37 min:sec x 10% = 42:28 min:sec par sortie.
Je ne suis pas pressé!
Eur J Appl Physiol. 2008 Oct;104(3):491-9. Epub 2008 Jun 21.
Effect of body temperature on cold induced vasodilation.
Flouris AD, Westwood DA, Mekjavic IB, Cheung SS.
School of Health and Human Performance, Dalhousie University, Halifax, Canada. aflouris@cereteth.gr
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18568361
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